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Ce qui se construit à l'abbaye de Fontevraud depuis quelques semaines.
Ce vaste chantier chorégraphique, initié, nourri par Olivier et par la communauté des choeurs de danseurs, jeunes ou moins, dont je fais parti.
Une chance.
Je vais retrouver les autres danseurs dans quelques semaines.
Je croise ce qui les anime au travers leurs mots dans un espace dédié.
Je croise les doigts aussi, j'étire mes bras, fais le dos rond.
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Depuis hier soir, mon abbaye à moi prend forme. Comme à mon insu.
Une musique, des lieux, des phrases en mouvement.
Elles racontent mon lieu à moi et mes mots :
"Habiter la perte, ce qui n’est plus et plus jamais.
Un corps meurtri, la peine qui broie.
Habiter le manque, sa substance claire.
Les jours qui furent, si vides.
Habiter et retenir, saisir l’air.
S’agripper.
Habiter en déséquilibre.
Habiter l’Absence.
Habiter."
et les mots de Thomas Vinau encore en écho :
"On porte, quelque part, à l'intérieur de soi, ce que la vie nous a pris. On porte cette absence.
Le poids, l'empreinte, le relief, du mal que l'on nous fit. Il est là le bagage. Dans ce qui manque. Dans ce qui est fini.
Toutes les bêtes de notre espèce portent leur collier de perles noires. Un sac de pierres vides sur les lombaires."
Peut-être que ce mouvement là ne prendra pas corps dans un ensemble, qui sait ?
car oui, Olivier, tu as tellement raison.
"Tout est encore en devenir"