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Nouvelle journée livre, livre et nature, livre et résonance, livré en pâture, en champs, en arbre, en branche et racine.
Les mots guident mes pas. Les mots de Mélancolie, de Curiosité et de Deuil pour pas changer.
Puis une histoire de la photographie pour débuter le livre à venir avec le travail sur les cyanotypes qui va débuter demain (avec la réception des produits) et à suivre.
Puis les champs encore.
Hier, la lune a brillé fort sur notre promenade en bord de nuit. Le bout de forêt là en face, un cimetière de pins, un passage, des torses nus. Eclats de tendresse.
Aujourd'hui bien des envolées traversées et des pensées.
Les mots de Philippe Forest, - Une fatalité de bonheur -
"J'étais cet enfant, élevé parmi des livres, et peut être les préférant à la vie, convaincu qu'ils valaient mieux qu'elle puisqu'ils en livraient le sens. A la condition de savoir vraiment les lire. Comme si chaque livre constituait un rébus, une devinette et qu'il fallait donc, encore et toujours, retrouver la forme de la chose derrière la forme du mot, repérant le lien qui les lie et qui se trahit, pour l'oeil exercé, à la lettre initiale désignant l'être ou l'objet qu'elle imite.
"La curiosité est une vertu majeure. Et je crois que c'est elle qui m'a sauvé la vie. La curiosité : le désir de savoir ce qui venait avant, ce qui viendra après. Comme si la vie était un livre ouvert au beau milieu d'une histoire déjà commencée et appelée à se poursuivre, dont on ignore à peu prés tout, à quoi l'on ne comprend presque rien. Puisque du livre de la vie, on n'a jamais sous les yeux que la page du présent.
Au commencement était la curiosité. Elle nous met au monde, elle nous maintient en vie.
La curiosité et le désir, mère du désir. La curiosité pour la vie, avant tout.
La curiosité, c'est le nom qu'on donne à amour s'il lui en faut un. Je crois que je me lasserai plus vite d'ouvrir un livre que de regarder passer une femme dans la rue. L'envie ne s'use jamais d'aller vérifier entre ses jambes la même évidence vide. Tout le pathétique de la vieillesse tient même à ce que ne disparaisse jamais la primitive curiosité de l'enfance quand manquent de plus en plus les moyens purement physiques à l'aide desquels on s'imagine pourvoir l'assouvir. "
ceux de Taubira, murmure à la jeunesse, reprenant les mots de Camus
“Chaque génération sans doute se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.”
ceux d'Alexandre Hollan.
Le tableau pense
Se promener dans la beauté. Aller d’un arbre à l’autre, d’une technique de peinture à l’autre.
Observer ce monde qui a ses intérêts, bonheurs, charmes. Je me donne à cette vie séduisante qui paraît futile, mais une organisation secrète se cache en elle.
Une pensée plus libre est en principe capable de rester hors de cette vie de satisfaction, hors de son motif. mais la force de cette pensée est très limitée.
27.9.09, la nuit.
Le fil de ma pensée. Le laisser se rallonger. Il cherche à rejoindre une expérience : il cherche à comprendre.
La pensée linéaire tente à relier des expériences qui ne sont pas vraiment ni réelles, ni inexistantes. Cette pensée, logique, raisonnante ne peut pas encore procéder par l’englobement.