« septembre 2018 | Accueil | novembre 2018 »
...
J'ai de l'affection pour le regard sur l'enfance et beaucoup d'admiration pour cette série.
ça ne date pas d'hier mais j'aime de page en page, reprendre le fil pour mieux respirer.
https://prumtiersen.typepad.com/journal/2011/11/index.html
...
Oui,
"Est-ce que finalement ce qu'on appelle notre vie, c'est la mémoire de notre vie, la mémoire des plus hauts moments d'intensité de notre vie, est ce que ce ne sont pas les intensités de vie, c'est à dire les intensités de conscience ou de sentiments violents de vie qui font le sens de notre vie ?
je ne connais pas de chose plus haute et plus enviable que le sourire, c'est comme ça que la vie commence. Il faudrait parler ici du visage. Le visage s'ouvre dans le sourire jusqu'au bord de se perdre ; on est tout prêt ici du don, mais un don qui se retient juste légèrement, un don qui ne va pas envahir l'autre. Ce don d'une chose qui se partage dans la force de la rencontre. C'est là que s'exprime la vie et sa conscience la plus vraie."
Rédigé à 19h21 | Lien permanent
...
Coup de coeur, coup de poing, coup de force.
...
« Le chant glacé et mélodieux de la rivière, sa peur, le poids terrible d’une attente folle entre les remparts des montagnes qui la cernent, mais quelle attente cette épée qu’elle pressent toujours, suspendue dans la nuit des arbres qui l’écrase – sur son cœur blanc, sa tête rousse de gibier des bois. Oh que tout éclate enfin pour que tout s’arrête. »
...
...
Rédigé à 18h52 | Lien permanent
...
Besoin de retrouver le mouvement de la pensée. Retrouver l' intelligence derrière les formes, découvrir par la calme réflexion, le mouvement qui passe à travers la présence.
Besoin de mouvement, d'immobilité, besoin de parcourir en profondeur. Besoin de saisir sans écraser, de ressentir plus loin encore.
Avec le temps des temps vasques (pas flasques), revient la possibilité d'identifier les besoins comme des amphores
le long des comptoirs
et le temps des libellules.
Rédigé à 18h40 | Lien permanent
...
Dire le bleu en noir et blanc
le sentiment de l'été en arrière saison
la puissance des éléments
des mots, des côtes à sillonner
des bars fermés à squatter
des régalades de produits frais
Dire les roulis, les poissons, les huitres et cie
Dire le vélo, les rendez vous de fin de journée
le chat, les chiens, les oreillers
le coeur, l'abondance et l'abandon
la fatigue bien plus qu'imaginée
le repos nécessaire quand on se dit l'effet après
Dire le sentiment de l'été
les châteaux de carte d'émotions
poser doucement solaire,
le coeur avant qu'il ne lâche
les livres parcourus, les envies les nourrir, alimenter.
Une semaine de vacances passée.
Laisser une marque, un signe au moins, une inscription
hiéroglyphes, tatouages, cicatrices ou dessins
ici, oui continuer à "nourrir Immemory".
Rédigé à 00h27 | Lien permanent
...
ce matin encore, désir.
///
...
"sur des carnets nus je retrace le roman d'aujourd'hui, avec les cendres d'hier matin et les reflets de demain..."
...
Sur des carnets nus j'écris quelques clefs de l'histoire, des odeurs de bal, l'accordéon gitan au coeur des pauvres gens. Sur des carnets nus je retrace quelques faits d'une histoire, d'un héros d'un jour que seul j'ai vu charrier révolte braver le sort. Sur des carnets nus j'écris l'histoire des damnés, des orphelins, des éclopés de Trench-town, de Marcel-la-colère s'embarquant à Saint Nazaire sur "le frère des côtes" pour les campagnes du nord. Sur des carnets nus je retrace le roman d'aujourd'hui avec les cendres d'hier matin et les reflets de demain. Laisses ces lignes à leur peine, au grand galop de leurs rêves, à l'espoir insoumis qui se prend dans leurs ailes. Sur des carnets nus je dessine avec les plumes de mes ailes quand carmen dort sur un lit de vieilles chansons russes un soir de lune rousse. Au pied des buildings de Vancouver dans ses effluves océaniques j'ai appris comment se dit nostalgie dans la langue persane. Laisses ces lignes à leur peine, au grand chaos de leur joie, à l'amour accompli dans le chant de leurs veines.
Rédigé à 20h35 | Lien permanent
...
"Vous connaissez tous cette intraitable mélancolie qui s’empare de nous au souvenir des temps heureux. Ils se sont enfuis sans retour ; quelque chose de plus impitoyable que l’espace nous tient éloignés d’eux. Et les images de la vie, en ce lointain reflet qu’elles nous laissent, se font plus attirantes encore. Nous pensons à elles comme au corps d’un amour défunt qui repose au creux de la tombe, et désormais nous hante, splendeur plus haute et plus pure, pareil à quelque mirage devant quoi nous frissonnons. Et sans nous lasser, dans nos rêves enfiévrés de désir, nous reprenons la quête tâtonnante, explorant de ce passé chaque détail, chaque pli. Et le sentiment nous vient alors que nous n’avons pas eu notre pleine mesure de vie et d’amours, mais ce que nous laissâmes échapper, nul repentir ne peut nous le rendre."
Rédigé à 20h28 | Lien permanent
...
À quelques mois du dixième anniversaire de la mort d'Alain Bashung, nous aurons le plaisir d’écouter 11 titres inédits, laissés en chantier lors de l’enregistrement de son dernier album Bleu Pétrole. Et le premier titre que nous allons découvrir, est un titre écrit et composé par Dominique A, qui semblait être taillé à la mesure de l’aura magnétique de Bashung.
Nous sommes en 2008 et pour des raisons peut être presque médiumniques, Bashung refuse au dernier moment d’intégrer ce titre, qui pouvait alors susciter de son vivant bien des interprétations...
Et toi qui n'es plus là /c'est comme si tu étais/plus immortel que moi /mais je te suis de près
Dominique A intégrera finalement la chanson dans son propre album La Musique qui sortira en 2009, un mois tout juste après la disparition de Bashung.
Immortels ressort donc 10 ans plus tard avec la voix de Bashung, voix à qui elle était spécialement destinée. Dominique A avait d’ailleurs transgressé l’appel qui avait été lancé par Bashung lui-même pour l’enregistrement de Bleu Pétrole. Celui-ci demandait des textes sur des musiques déjà composées. Dominique A avait fait savoir qu’il ne savait pas faire, lui envoyant alors cette chanson avec paroles et musique. Dans les Inrockuptibles en 2009, Dominique A déclarait :
La chanson lui a plu, il l’a enregistrée, mais finalement ne l’a pas retenue sur Bleu Pétrole. Il l’a travaillée longtemps. Pour moi, c’était la chanson de Bashung. Je l’ai reprise à mon compte pour lui donner quand même une existence mais ça n’a pas été simple. J’évite de penser à lui quand je la chante...
Ce qui est proprement magnifique dans cette histoire, c’est que c’est devenu au fil du temps l’une des chansons les plus importantes dans le répertoire de Dominique A. Clin d’œil de l’histoire : c’est un peu comme si, de son au-delà majestueux, Alain Bashung nous envoyait des nouvelles à travers une reprise d’une chanson de Dominique A. Ce transfert d’origine ou de paternité a quelque chose de profondément bouleversant. On peut tant dire de soi avec une reprise. Bashung dira un jour :
Mécanique des fluides spirituelle, la chanson de Dominique A écrit aujourd’hui sa propre histoire à travers deux voix, deux époques, deux styles, qui parfois s’imbriquent sans jamais se confondrent. Nul ne peut ignorer en effet, qu’il y a quelque chose de singulièrement commun entre Bashung et Dominique A : une façon commune de gérer leur intégrité artistique, sans pour autant ignorer le plaisir d’être aimé et compris par le plus grand nombre.
Un goût inné pour la reconstruction permanente, une place et un statut qui se définissent d’abord par eux-même plutôt que par un genre musical. Ni rock, ni chanson française, ni pop, ni électro. Tout simplement Dominique A et Alain Bashung, deux entités qui effacent toutes les étiquettes de saison. Au-delà parfois de la difficile épreuve de l’exercice posthume, découvrir cette version inédite d’Alain Bashung c’est finalement croire comme Pythagore que :
L'homme est mortel par ses craintes, immortel par ses désirs
Rédigé à 22h21 | Lien permanent
...
"S'asseoir
comme un inconnu
poser les mains
sur la table
du regard
simplement
demander asile
et permission
user du pain
et du feu
qu'on n'a pas faits
soi-même
ramasser les miettes
à la fin
pour les porter aux oiseaux
ne dire
qui l'on est
d'où l'on vient
ni pour quoi
réserver la parole
à autre chose
et mettre sa chaise
à la fenêtre."
Feu, beau feu. Mohammed Dib.
Rédigé à 07h13 | Lien permanent