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Le matin jeudi dans la pièce où il fait chaud, le souffle des braises et mes chaussures au sol. Dans la pièce où il fait chaud, mon corps tendu comme un arc se glisse entre fauteuil, canapé et table de bois clair. Des galettes de miel et une tasse de café froid, une orange un peu molle, dehors le vent. Une paire de gant de boxe posée la veille et des nouvelles d'Afrique, ma grande est en vie, je ris. Un jeudi dans la pièce où il fait chaud, j'ai quelques heures devant moi. Denis Péan me parle sur des tresses d'osier et d'or. Je me camoufle, tête hirsute et franche. C'est toujours un commencement les heures en solo. Un commencement de silence où les mots trouvent place. ça m'ébouriffe, ça me touche et je dégaine une poignet de mots à frontispice de l'amour. (...)
Hier une femme est venue me demander à la librairie une dédicace. Depuis quelques semaines, ma "nouvelle postale" est posée avec ses amis, devant moi. Petit pygmée en Patagonie. Elle a lu le texte et a envie de l'offrir à son mari.
De l'amour toute éternité.
C'est toujours comme ça, après.
L'envie farouche et folle de poursuivre le récit de Jules, l'offrir à d'autres et encore.
Je touche du doigts au soir la forme du récit. Là où je pense pouvoir me lover le mieux.
Love, love, love.
Au matin, je sors nu, premier Homme aux premières heures et parcours la maison, un paon.
Ecoute trois morceaux de joie, ouvre un livre, me pose à genou, reprends mes carnets, voudrais que ça tienne.
Je m'accroche.
Sur le métier....
Rédigé à 10h14 | Lien permanent
Rédigé à 14h38 | Lien permanent
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Elle est mon fil, mon fil conducteur, ma rose au sang épais, une rose ambrée, aux velours sombres, vermillonnée de rouge sang et satinée, ambrée couleur de whisky, soupçon d'orange er de thé.
Elle est mon eau qui passe dans mon gosier. Elle est faite d'humeurs, de bile noire et d'oriflamme.
Elle est l'oiseau radieux, effarouchée dans le vent, voguant.
Elle me pousse sans cesse à être
sauvage,
rayonnant et précis.
C'est parfois ce qu'on demande à ceux qui vous aiment.
Devenir leur obligé.
Je suis son obligé, corps et sangs.
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Rédigé à 23h12 | Lien permanent
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"La grandeur c’est de se sentir responsable. (...) Responsable de ce qui se bâtit de neuf, là-bas, chez les vivants, à quoi il doit participer. Responsable un peu du destin des hommes, dans la mesure de son travail. Il fait partie des êtres larges qui acceptent de couvrir de larges horizons de leur feuillage. Être homme, c’est précisément être responsable. C’est connaître la honte en face d’une misère qui ne semblait pas dépendre de soi. C’est être fier d’une victoire que les camarades ont remportée. C’est sentir, en posant sa pierre, que l’on contribue à bâtir le monde. On veut confondre de tels hommes avec les toréadors ou les joueurs. On vante leur mépris de la mort. Mais je me moque bien du mépris de la mort. S'il ne tire pas ses racines d'une responsabilité acceptée, il n'est que signe de pauvreté ou d'excès de jeunesse"
Terre des hommes. Saint Exupéry.
"Moi je vais, je vais, et je vais".
Rédigé à 13h03 | Lien permanent
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Photo : Michael Garlington.
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Ecrire. Malgré le soir la nuit dehors déjà le froid mais pas dedans pas trop je crois. Ecrire le feu le rhum et les noix, pas de coco. Dire mes joies ma peine mon salut mes branches, tronc et racines et force en graines. Dire des jours pas vraiment tristes, des lendemains qui chantent un peu vrai un peu faux, qui cherchent le ton, la peau, la trace. Marcher sur neige, sur glaces traineaux de soi. Tard dans la nuit village perdu, un concert mon fils, la France heureuse embrasée et fière défaite. Tôt le matin ma fille après Casablanca, c'est Lomé le Togo, enfin.
La vie me brouille et m'étourdit me met joie surtout aussi, faut dire je crois. Le léger tremblement fragile et beau, l'assise ou l'abandon aussi après tant quand on a joué héros, debout, vaillant, content. On porte le bois soleil faisant. On porte des fagots de soi. On porte à bras le corps, à bout portant, c'est beau. On lit des Silo et des do et des si. On reprend mise, on reprend pied et poing pas lié, pas fort, on joue encore, illuminé. On chasse colère et autre. On chasse pour mieux garder. On sait le jaune le vert le gris. On sait les sauts dans le vide et les ailes qui poussent. Poussière d'ange et soie.
Rédigé à 19h30 | Lien permanent
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Dés qu'une pierre, un bois, un visage, un corps, une matière quelconque ou non prend forme, apparaît aussitôt le besoin de fabriquer des trous, des bouches, des grains, des encoignures, des tissus, des recevables, des enveloppes, des conglomérations...tout ce qui est possible pour faire face?
Une forme se mérite, se gagne Il faut pour cela se donner bon ordre, ordonner les souvenir, aménager des devants et ses arrières, et surtout ne pas laisser sa matière jouer à sa guise, se répandre, outrepasser ses mesures.
Ma forme de vie ?
Des instants saisis sur le vif, des paysages, visages en pâmoison.
Rédigé à 20h19 | Lien permanent
"Que peut on faire pour la liberté, pour l'art, pour l'amour ?"C'est une question simple, non ?"
Le Sillon. Valérie Manteau.
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Parfois, tard dans la nuit, j'ai la réponse.
Rédigé à 01h29 | Lien permanent
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C'est le Prix Goncourt cette année.
Nicolas Matthieu. Leurs enfants après eux.
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Oui bien sûr on peut croire à du glauque du social du sordide.
Mais quoi. Est ce vraiment ça ?
Le désir, la volonté farouche de caresser une fesse, un sein, de sentir le corps de la vie, cette envie farouche et bouche d'exister, de saisir la vie, de la savourer, de la dépasser, ce besoin de prendre nos petites existences à bras le corps, c'est moche ? Moi je crois pas oh non au final.
Alors je dis que c'est un bon bon prix Goncourt, que tout tout le temps nous dépasse, des sentiments plus forts, si violents, la vie.
Adolescent. Et alors ?
Nouvelle vague, oui, encore.
Pour mon premier anniversaire comme libraire, je suis heureux de mettre en pile en tas en joie ce roman désir plus que mort.
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Tant et si peu de politique ici sur Immemory.
Pourtant.
Je crois aux minorités actives, au charisme et aux symboles.
Je crois qu'il y a de vraies raisons de s'inquiéter mais parfois tout autant de se réjouir.
Le midterms 2018 aux Etats Unis (élection de cette nuit) place haut et fort (cela sera t-il dit assez ?) des femmes (et pas des moindres en terme de représentation ) au Pouvoir.
De vraies raisons de croire que le nivellement, l'assourdissement, le rétrécissement n'ont pas encore tout conquis.
Joie.
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Tour d'horizon.
(Source Journal Le Monde)
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Alexandria Ocasio-Cortez, l’étoile de la gauche
Arrivée comme un coup de tonnerre sur la scène politique nationale, cette Hispanique de 29 ans a été élue à la Chambre des représentants, devenant ainsi la plus jeune élue du Congrès. Avec un programme résolument à gauche, l’ancienne serveuse et éducatrice, qui a travaillé pour la campagne de Bernie Sanders en 2016, a remporté sa circonscription populaire new-yorkaise, à cheval entre les quartiers du Bronx, où elle est née dans une famille modeste, et du Queens. Celle qui revendique l’étiquette socialiste est devenue en quelques mois la figure de proue d’une nouvelle vague de femmes et de membres des minorités qui bousculent l’establishment démocrate.
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Ayanna Pressley, surprise de Boston
Cette élue démocrate de Boston, 44 ans, va être la première femme noire à représenter le Massachusetts au Congrès. Elle a remporté sans surprise – car sans aucun adversaire – sa circonscription pour la Chambre des représentants, considérée comme parmi les plus à gauche des Etats-Unis. Originaire de Chicago, cette militante a mené une campagne de terrain, n’hésitant pas à évoquer ses expériences d’agressions sexuelles et à invoquer sa proximité avec les classes populaires pour assurer qu’elle serait "une dirigeante différente "
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Ilhan Omar et Rashida Tlaib, premières femmes musulmanes élues en Amérique
Ces deux candidates démocrates sont devenues les deux premières femmes de confession musulmane à être élues au Congrès américain. Elles ont remporté chacune un siège à la Chambre des représentants, respectivement dans le Minnesota et dans le Michigan. lhan Omar, 36 ans, a fui enfant la guerre civile en Somalie pour les Etats-Unis, où elle s’est installée à l’adolescence à Minneapolis avant de devenir, déjà, élue locale de l’Assemblée de son Etat. Rashida Tlaib, Américano-Palestinienne de 42 ans, était assurée de gagner dans son fief démocrate du Michigan, où elle était seule en lice.
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Sharice Davids et Deb Haaland, premières Amérindienne
Cette démocrate du Kansas est devenue à 38 ans la première Amérindienne à être élue au Congrès. Avocate, férue d’arts martiaux et homosexuelle assumée, Sharice Davids l’a emporté à la Chambre des représentants sur des terres conservatrices face au républicain Kevin Yoder.
Deb Haaland, 57 ans, est quant à elle une mère célibataire issue de la tribu Laguna Pueblo, qui a vaincu l’alcoolisme et subsisté grâce à des bons d’alimentation. Dans une circonscription démocrate, elle a notamment fait campagne contre des élus qui, selon elle, ne représentent pas plus les Amérindiens que les autres minorités ou les millions de pauvres dans l’Amérique de Donald Trump. La nouvelle élue à la Chambre des représentants est née à Winslow, en Arizona, où son grand-père travaillait dans une compagnie ferroviaire au titre de la politique d’« assimilation culturelle ». Sa mère y est née également, dans un wagon de marchandises. Son père, d’origine norvégienne, était soldat et sa mère travaillait pour l’US Navy. Plus d’une dizaine d’hommes amérindiens avaient déjà été élus mais, jusque-là, aucune femme issue des communautés autochtones. Cette année, les élections législatives ont d’ailleurs enregistré un record de candidats amérindiens.
Rédigé à 07h39 | Lien permanent
Balises: Alexandria Ocasio-Cortez Ayanna Pressley Ilhan Omar et Rashida Tlaib Sharice Davids et Deb Haaland
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Je suis cet homme qui revient sur ses pas, cet homme à la recherche du temps perdu.
Je traverse les forêts de mimosas et parle des survivances au creux des savanes
Je parle d'une capitale nomade
Je parle des jours rosées, des grands soleils, de cette lame à vif qui perce tous les couchants.
Je parle en silence à mes jours aimés.
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Rédigé à 22h14 | Lien permanent
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En avril dernier, j'écrivais (pour L'enfant et la vie)
"Emma, ma fille, vient d’avoir 17 ans. Au lycée, elle peine parfois à saisir, synthétiser, restituer avec ce qu’il faut de fougue et de laisser-aller. Mais Emma a le goût de l’effort. Emma est bûcheuse, attentive et volontaire. Pompier volontaire, d’ailleurs. Elle s’y colle, au travail. Elle besogne, elle cogne, ça, c’est sûr, et des dimanches durant, entre deux Indiana Jones, elle s’active devant son bureau. Car elle a bien compris, je le découvre avec elle, le sens du mot « terminale ». Terminus, tout le monde descend. Pour aller où ? Vers quelle jungle, quel océan ? Vers quel confort ou quelle galère ? Que souhaite-t-elle, au fond ? Continuer le sacrifice ou ouvrir des horizons, prendre le large ou jouer la carte du convenu, de la sécurité, du rassurant ?
Jusqu’à ses 10 ans, elle se rêvait « mécanicienne pour bateau » puis, tout au long du collège, « pédiatre urgentiste ». Depuis la rentrée, elle parle de devenir « entraîneuse sportive » ou « professeure de sport ».
La semaine dernière, ne sachant plus, ou sachant bien davantage, elle me glisse « guide de haute montagne ». Plus tard dans la soirée, elle vient me voir : « Quand même, en vrai, bergère, ce serait bien. » L’année n’est pas finie. On n’est pas au bout, au bout de son chemin d’orientation. En avril, elle devra indiquer sur une feuille officielle ses choix, ses souhaits. Tout va bien, elle a droit à 22 vœux. Le mien, un seul : qu’elle continue à chercher longtemps, à chercher dans tous les interstices de son cœur ce qui l’inspire et la porte, plus haut encore."
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En juin, elle apprend que Parcours Sup lui ouvre les portes de la fac de sport à Nantes.
Elle décide (bon gré malgré) d'y aller.
Pourtant, très vite, elle perçoit ce qui ne lui plaît pas.
Tout l'appelle ailleurs.
Pas le sport, pas les cours théoriques.
Elle en appelle de ses voeux.
"je voudrais travailler dehors, mettre mes mains dans la terre".
Et les bonnes fées veillent. Tout vient à vibrer de partout.
Vendredi dernier, on lui propose de partir en Afrique avec huit autres jeunes pour construire des maisons en paille et terre.
Elle est à Lille aujourd'hui, pour apprendre quelques techniques simples avant le départ.
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Dans dix jours, elle va vivre cette expérience solidaire.
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www.ongseed.fr
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Rédigé à 08h49 | Lien permanent
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Mardi matin, c'est tôt.
la nuit la chasse aux éclairs, le matin tourbillon.
Je cherche chaque matin, les mots l'air qu'il me faut.
Ce matin, Theodore Monod me saisit.
Le sourire des femmes avec qui je vis, aussi.
"Au large du Rio de Oro, les alizés sont vifs, la mer toujours courte, hachée, brisante. Mais les fonds sont doux et le pont se couvre périodiquement d'une grouillante et bruissante litières de dorades mauves."
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Dans la foulée, je finis un montage vidéo pour la journée nationale des soins palliatifs.
Dans la foulée, j'écris des choses graves
Visionne quelques bandes annonces pensant à l'édition 3 (et 4) du Festival du film positif
puis je me prend en phOto, par la fenêtre, dehors la nuit noir mais pas tant.
Je suis nageur, proche loin
au petit matin.
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Rédigé à 08h08 | Lien permanent
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Bellaime vient de rentrer.
Après quinze jours chez son papa.
Petit chat.
Parmi les chats.
Petit velours de joie.
Dans les raies de la journée finissante,
on rit de plonger nos mains dans nos figures poilues
chiffons porcelaines.
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Merci aux amis pour les cadeaux.
Le gang des chatons devenus grands.
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Rédigé à 00h06 | Lien permanent
"Il n'y a pas de bonheur sans liberté, ni de liberté sans vaillance"
Thucylide
Rédigé à 10h51 | Lien permanent