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Le matin jeudi dans la pièce où il fait chaud, le souffle des braises et mes chaussures au sol. Dans la pièce où il fait chaud, mon corps tendu comme un arc se glisse entre fauteuil, canapé et table de bois clair. Des galettes de miel et une tasse de café froid, une orange un peu molle, dehors le vent. Une paire de gant de boxe posée la veille et des nouvelles d'Afrique, ma grande est en vie, je ris. Un jeudi dans la pièce où il fait chaud, j'ai quelques heures devant moi. Denis Péan me parle sur des tresses d'osier et d'or. Je me camoufle, tête hirsute et franche. C'est toujours un commencement les heures en solo. Un commencement de silence où les mots trouvent place. ça m'ébouriffe, ça me touche et je dégaine une poignet de mots à frontispice de l'amour. (...)
Hier une femme est venue me demander à la librairie une dédicace. Depuis quelques semaines, ma "nouvelle postale" est posée avec ses amis, devant moi. Petit pygmée en Patagonie. Elle a lu le texte et a envie de l'offrir à son mari.
De l'amour toute éternité.
C'est toujours comme ça, après.
L'envie farouche et folle de poursuivre le récit de Jules, l'offrir à d'autres et encore.
Je touche du doigts au soir la forme du récit. Là où je pense pouvoir me lover le mieux.
Love, love, love.
Au matin, je sors nu, premier Homme aux premières heures et parcours la maison, un paon.
Ecoute trois morceaux de joie, ouvre un livre, me pose à genou, reprends mes carnets, voudrais que ça tienne.
Je m'accroche.
Sur le métier....