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Le titre de ce recueil , journal de notre installation, s’est imposé d’abord, un titre pauvre comme les mots que j’aime : Beaucoup de jours.
Et puis comme il ne disait qu’à moitié l’essentiel. C’est mon titre comme un fétiche qui est revenu : L’amour ou rien.
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Et puis, il a fallu fixer le calendrier.
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A toute barzingue comme à mon habitude, je nous y voyais au premier avril. Ce n’était pas une blague.
Elle se croit mon frein, elle est mon parapet, ma glissière acier zinc.
On a discuté, parlementé presque. C’est au 1ermai, qu’on rentrera officiellement dans la maison. Pour de vrai à la mi Avril.
En mars, on va ranger, nettoyer, préparer. Et puis écrire.
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Je découvre que le récit de cette installation est aussi le récit de notre amour.
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Depuis le début, j’aime quand on bricole ensemble. Quand on met nos quatre mains dans le cambouis, quand on cherche des chemins, des solutions et qu’on le fait ensemble. Quand on serre les joints, cherche dans le noir le disjoncteur. Quand on invente. Depuis le début, ça marche vraiment bien cette gymnopédie.
Le nom « gymnopédies » est composé à partir de γυμνός / gumnós, « nu, sans vêtement, sans armes », mais le second terme fait débat : il pourrait venir de παίζω / paízô, « danser » et signifierait alors « danse sans armes », ou alors de παῖς / paĩs, « enfant ». Le nom pourrait ainsi dériver de γυμνοπαιδική / gumnopaidikế, « la danse des enfants nus », qui forme le cœur des festivités.
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J’aimerai réaliser un inventaire à la Prévert des choses que l’on va acheter pour la maison.
Aujourd’hui on va avoir besoin d’aller chercher une grande bâche à œillets et des tendeurs. Jeudi, la pluie est annoncée. Je sais qu’il faut couvrir la cabane d’amour.
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Notre maison à venir (j’ai envie de la nommer, Le moulin de la Forge) est posée sur « les hauts de Trêves »
« Trêve, soit, dit le comte, et je veux la faire ici »
Un petit panneau noir placé à l’entrée du chemin nous inclut sur le lieu dit St Macé.
En réalité, St Macé est le prieuré situé juste en contrebas de la maison.
Il est là, - cela ne date pas d’hier - depuis le XII ème siècle.
"Macé" est l’autre nom de Matthieu l'Evangéliste. C'est à lui qu'est dédié le prieuré mais curieusement aussi à Dismas, le bon larron
Une inscription en partie effacée court le long des murs extérieurs de la chapelle. "Nous avons vécu, nous avons mangé, nous avons bu copieusement mais non de façon indigne, nous avons joué et aujourd'hui nous avons abandonné nos cellules pour la grandeur et nos demeures terrestres pour le ciel. Vous qui maintenant mangez, buvez, souvenez-vous de nous.".
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Rédigé à 07h12 | Lien permanent
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A la maison des Forges, ce dimanche, on a ouvert tout grand.
Et la chaleur entrant a peu à peu fait céder, le grand gel des lieux.
C'est la vie qui prend corps et ce lieu déjà respire, reprend souffle.
C’est dimanche, et ils se sont installés pour manger dehors, on les retrouve : Dom et Raph mais aussi Laure et Thierry.
On se pose pour parler théologie et statistique. On prend le café, un verre de blanc soyeux et une tarte à deux épaisseurs, celle du dessous, du spéculoos.
On retourne vers notre lieu.
Dans la maison, Tiph imagine un jardin d'aromates, dans la serre tout contre la maison. J’adore. C’est l’essence, son carburant, cette femme, l’énergie verte et odorante.
J'ai refait le toit de la cabane aux bambous, un lieu pour les amoureux, un lieu pour l'amour. J’ai refait en pensée. Ai posé cette priorité.
On s'est tenu debout, traversant les hautes herbes.
Et puis nos amis voisins nous ont prêté mains fortes, mains joie pour penser, notre poulailler partagé.
On a cherché un lieu où installer nos 7 poulettes de luxe.
C'était joyeux, réfléchi et cocasse d'imaginer l’emplacement pour nos poulettes.
Nils a grimpé sur le tracteur. C'était lui le roi.
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Rédigé à 23h04 | Lien permanent
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On est des cervidés. Des cerfs au long cou. On se cambre. On se cabre. On brame un peu.
Des chevrotines au coeur, on marche dans les fourrés. On se cherche, parfois de trop.
Coup de fusil. Coup de crosse, des crasses. Après on nettoie, on marche sur des toits, voyous voyants.
On marche dans la nuit, et nos coeurs, parfois maltraités cherchent la caresse.
Va comprendre.
On est au jour le jour, grand cerf, petite biche.
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Rédigé à 22h49 | Lien permanent
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« Ecrire, c’est tenter de savoir ce qu’on écrirait si on écrivait — on ne le sait qu’après — avant, c’est la question la plus dangereuse que l’on puisse se poser. Mais c’est la plus courante aussi. Si on savait quelque chose de ce qu’on va écrire, avant de le faire, avant d’écrire, on n’écrirait jamais. Ce ne serait pas la peine.
L’écrit ca arrive comme le vent, c’est nu, c’est de l’encre, c’est l’écrit et ça passe comme rien d’autre ne passe dans la vie, rien de plus, sauf elle, la vie. »
Marguerite Duras.
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Il y a un peu plus d’un an, lors d’une de nos virées, on découvre une maison.
Passer au dessus du muret de pierres arrondies, éviter clôtures et barbelés. Faire le tour des lieux, pâtures et graminées. Une véranda sur la longueur. La maison est habitée mais pas vraiment. Des objets épars sur une table en plastique, un rosier grimpant pas taillé, une espèce de vieux barbecue rouillée. Un dôme de moulin. Un escalier de lierres pour rejoindre le toit de béton noir, tour de ronde. Une drôle de piscine à l’abandon, ronde elle aussi. Une mare au ponton cassé. Une cabane japonaise tout de bois et bâche grise trouée, le tout entourée d’immenses bambous. Quelques sculptures rouillées, des plâtres sans tête. Deux vieux arbres hirsutes : un tout fou et un majestueux, gardien des lieux. Un large point de vue. Une maison qui surplombe la vallée. Des seaux remplies d’eau. Fuite oblige. En contrebas une forêt. La Loire elle, toute ensablée cherche son lit. A l’époque, c’est l’été, les journées sont longues, nos volontés généreuses.
C’est assez étrange comme endroit. Ce lieu, notre effraction. Notre élan.
Un peu dérangeant.
Pourtant.
De suite, nous nous imaginons vivre là.
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Nous faisons rapidement connaissance avec les voisins. En savoir plus. On est curieux, avide, pressé, passionné.
Dom et Raph nous parlent de la maison et surtout d’Hélène. Nous disent, elle chanteuse, elle amie, elle son énergie. Ils nous disent aussi et tout à trac qu’ils seraient heureux de nous savoir habiter à côté de chez eux, dans ce lieu. C’est spontané et chaleureux. Nous sommes touchés.
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L’histoire que je vais raconter.
C’est l’histoire de cette maison.
L’histoire de notre installation.
Et c’est aussi et surtout l’histoire d’Hélène.
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Tendresses.
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Hier, c’était mercredi. Le 20 février. Fait grand soleil alors nous appelons Hélène. Hélène habite Paris. On ne se connaît pas. On avait pris contact avec elle, cela semblait compliqué, on a laissé passer le temps. Hier, elle nous confirme rapidement qu’elle souhaite nous louer la maison. Elle nous précise qu’on aurait à s’occuper de ses affaires, qu’il faudrait les ranger, les mettre à l’abri. Elle veut s’occuper de rien, on comprend. Faut juste s’arranger sur les termes du contrat.
Elle semble heureuse qu’on puisse vivre dans cette maison. Hélène a un peu plus de 70 ans. Son cancer a récidivé et les traitements sont lourds.
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Aujourd’hui, je rentre dans cette maison pour la première fois en sachant que bientôt c’est ici que nous allons vivre. C’est le début de quelque chose. Un prologue avant la grande boucle.
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Aujourd’hui, je découvre la maison autrement.
J’ouvre quelques placards. Regarde encore les livres de la bibliothèque, emprunte le livre de Patti Smith.
Je souhaite mettre en route la chaudière, suis les instructions, ne trouve pas l’arrivée d’eau. Mets en route l’électricité, ça c’est simple. M’installe finalement dans la véranda pour écrire et écouter le cliquetis d’oiseaux, le son des lieux, le silence.
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Aujourd’hui, le brouillard a mis un temps fou à se lever. J’explore, le dehors surtout, appareil photo en main - pour la première fois -. Le temps est suspendu ici. Deux hivers ont passés sans personne. C’est comme une grosse pierre de lune. Un agrégat de temps. Quelques choses qu’il faut réveiller. La belle endormie. Une zone protégée, un refuge. Dans la maison, le calme. Un autre cliquetis réguliers, celui d’une petite horloge bleue posée sur un meuble de rotin clair. Trois grosses piles probablement usagées trainent sur la table de jardin. Une paire de lunettes sur un mot croisé. Les mots - êtres, gin, don, épaves – ont été trouvé. Peut être faut il la terminer cette grill. Tout partout, de vieilles lampes, des prises, du macramé, un batteur électrique orange des années 60. Dans la salle de bain, salle des miroirs, deux meubles à pharmacie en formica se déplient comme des accordéons. Des tas de produits d’entretien, probablement périmés. Des coussins, des fauteuils, un poêle à bois, une grande cheminée et un baromètre qui annonce beau, c’est vrai que la vie a un air de printemps ces derniers jours. Quelques cerisiers sont en fleur, ça leur va bien.
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J’appelle notre ami-voisin, Raph. On descend tout en bas du terrain ouvrir l’eau. Un robinet extérieur libère une grande salve, un geyser. C’est Manon des sources. Hugolin du jour.
La chaudière est lancée. Mais ça clignote rouge. Pour la chaleur, on attendra.
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« Faire œuvre d’histoire ne signifie pas savoir comment les choses se sont réellement passés. Cela signifie s’emparer d’un souvenir, tel qu’il surgit à l’instant du danger ». Walter Benjamin.
Rédigé à 22h37 | Lien permanent
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En 2015, puis en 2017, je réalise quelques teasers vidéos jour après jour du festival de notre village des Bords de Loire.
Extrait ici des premières journées.
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Pour le Festival 2019, ce matin, je me plonge dans la vidéo de présentation, travail en cours et à venir.
Rédigé à 09h21 | Lien permanent
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"On se remet de tout mais jamais à l'endroit"
"J'avais trouvé ma place
plus douce qu'une tanière, plus grande qu'un palace.
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Cécile Coulon, Les Ronces.
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en mode Week end, "complexe comme une pelote"
Rédigé à 15h19 | Lien permanent
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"Pourquoi face au désastre écologique annoncé, n’arrivons-nous pas à réagir à la mesure du danger ?
Avec l’Age productiviste, le philosophe Serge Audier poursuit la quête titanesque qu’il avait commencée avec son livre précédent, la Société écologique et ses ennemis, paru il y a deux ans (tous deux aux éditions la Découverte).
Pourquoi est-il si difficile de changer notre logiciel ?
Parce que le productivisme, ce culte de la production à tout prix, est profondément ancré dans nos institutions et dans notre culture, répond Audier dans ce livre profus, érudit et passionnant. Le philosophe, maître de conférence à Paris-Sorbonne, a entrepris une vaste histoire des idées : celle de la victoire de l’industrialisme et de la consommation de masse, à tous les bouts de l’échiquier politique.
Car la passion du productivisme a été portée, bien sûr, par les libéraux et les conservateurs… mais aussi par la gauche qui, du saint-simonisme au marxisme, a elle aussi été fascinée par le progrès technique et la production de masse.
Selon Audier, la gauche doit faire son autocritique, seule manière de construire enfin, aujourd’hui, une alternative écologique et égalitaire. `
Elle pourra notamment renouer avec une tradition écologique «cachée», portée par de multiples figures de gauche - d’Elisée Reclus à Ivan Illich ou Rosa Luxembourg et tant d’autres parfaitement oubliées depuis - que le philosophe exhume tout au long de son livre. Autant de voix ensevelies par le culte du productivisme."
Rédigé à 15h05 | Lien permanent
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Il y a quelques années, j'ai eu la chance de co-réaliser de petits documentaires et même de petites fictions.
Je retrouve à l'occasion la présence de ces moments.
Il y avait bien des choses à apprendre à savoir, bien des limites au travail institué.
Mais d'avoir touché du doigt ces moments, la joie des tournages (http://immemory.canalblog.com/archives/2013/06/18/27455434.html)
Un jour, avec ma chérie. nous réaliserons une matière vive en images qui bougent, je le sais.
Rédigé à 06h50 | Lien permanent
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Qu'est ce que créer ? Comment tenter de retenir des petits morceaux du réel ? Qu'est ce que la lumière, la couleur, la présence du monde en soi et en dehors de soi ?
J'aime Vincent Van Gogh. J'aime l'oeuvre de Schnadel, cinéaste, quand il touche aux frontières du réel et de notre perception.
Dans la campagne d'Arles, Vincent peint une toile par jour. Son élan frénétique de création le rend fou et beau.
Dans « At Eternity’s Gate », la folie se dispute à la douleur, l’allégresse à la maladie, dans un élan où tout se confond.
Si beau.
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Quand je contemple un paysage, la seule chose que je vois, c’est l’éternité. Suis-je le seul à voir ainsi ?
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Il y a des tas de résonances ces jours ci.
Histoire de lieux je crois.
De liens aussi probablement.
Mon père, mon fils, mes amours, mes projets d'écriture, la vie à l'Oeuvre.
En 2012, pendant 6 mois j'ai vécu seul avec mes enfants
En 2012, je prenais corps dans cette vie, on ne cesse de renaître.
Cette année 2019, l'écriture et l'amour sont à vif.
On a ouvert un chantier de co-écriture avec mon père et mon fils, chaque semaine, un mot différent dans l'ordre de l'alphabet pour un texte entre 2 et 10 lignes. Cela fera mémoire de nos élans, notre belle naïveté. Il y a en nous, je le sais, du Jules Mougin.
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Cette semaine à la lettre A, le mot AMOUR.
Pour la semaine prochaine c'est la lettre B, BORDEL.
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Le sOleil brille et fait briller tous nos désirs.
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Rédigé à 11h26 | Lien permanent
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Ma vie c'est ça.
Butch Cassidy et le Kid
Les jambes qui flageolent et celles qui courent.
A tire d'aile, à perdre haleine, le désir la vie.
Des lumières, oui des tas de lumières, des fenêtres.
Ce matin, j'ai dit, l'Occitanie.
Les hublots qui sont plus que ça, les livres avec des images animées et ceux qu'on doit aller chercher, trouver.
Des envols, un nénuphar où se poser.
Week end transcendant.
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Rédigé à 14h10 | Lien permanent
Une minute de danse par jour 07 02 2019/ danse 1486 (One Minute of Dance a Day). from Nadia Vadori-Gauthier
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On danse, on passe notre vie à ça, pour de vrai. On place nos corps devant des regards, nos mots qui s'enchevêtrent et nos bras. On danse parfois trop vite, on s'émeut c'est un mouvement. ça brasse de l'air, le vent et les pieds s'emmêlent. Ce sont des interludes, des pas chassés, des roulades roublardes. Feu de la rampe.
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2019 sera danse fort et plus encore.
je prépare quelques sessions séance et consort.
à suivre
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Rédigé à 12h17 | Lien permanent
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Préférer les excès aux nuances surtout après les écorchures, retrouver le feu pour pas laisser suinter les blessures.
Préférer les excès.
Excès de feu dans le regard, d'ardeur dans les mouvements, excès de sens dans les paroles écrites.
Il s'agit d'aller toujours plus loin que le regard, plus loin que les mots.
J'affute mes lances, mes rampes de lancement, je m'en balance, ne pèse rien,
ni le pour ni rien, je me débobine pas, j'avance.
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Merci à ceux qui me permettent mes élans, d'amour.
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Rédigé à 06h58 | Lien permanent
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Pas moyen d'écrire ce matin même s'il est totalement tôt.
Je poursuis les projets, autour de Jules, autour de la vie toujours.
Ecris quelques courriers, partage des pensées, de ci et puis oui de là.
Il y a Claude Billon pas bien loin, Thomas Vinau aussi, Albane Gellé elle sait.
Soutiens ce qui doit l'être, à corps pas perdu.
Pense à la future maison d'édition.
Imagine une réedition du livre Mal de Coeur de Jules.
Imagine, garçon.
Cosmonaute.
Retrouve ses photos de L'imprimerie Au pied de la Lettre.
Paul le tribun de ce lieu, collègue devenu, oui.
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Rédigé à 06h45 | Lien permanent