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Je retrouve mon appareil photo.
Je retrouve des résonances.
L'envie de partager, encore.
Je relis Kae Tempest :
"Il existe de multiples façons d'accéder à une zone qui entre entre en résonance avec soi, il faut d'abord accepter que tout entre en résonance.
Quand une chanteuse d'opéra atteint une note précise qui fait éclater un verre, elle amplifie la fréquence de résonance de ce verre, chaque objet est sensible, toi y compris.
Il est faux de dire que l'apathie doit être surmontée pour activer sa créativité, apathie et connexion appartiennent au même spectre.
J'ai appris tout au long de ma vie à accorder une valeur démesurée aux biens matériels, au statut social, à l'adhésion du public.
J'ai dû me défaire de cela pour m'habituer à chérir ce qui est immatériel, ce qui n'apporte pas une satisfaction immédiate, les échanges anecdotiques, l'intimité sincère... d'abord en accordant une attention particulière à ce qui m'échappait jusqu'alors, la jonction de deux arbres au niveau des racines, les briques du mur que je longe, le motif floral qui orne une balustrade en fer forgé, les couleurs, les sensations dans mon propre corps.
Ensuite, en étudiant de près les phases critiques des crises d'angoisse, quand je me sens partir à la dérive, quand je me réfugie dans l'imaginaire au lieu de me retenir à l'instant présent, en affrontant l'ennui au lieu de m'en détourner.
C'est la capacité de rejeter, de faire reculer nos normes dans la société en général, qui crée la contre culture qui contient les germes du changement.
Ne sois pas trop dur envers toi-même, tu ne peux pas être tout le temps dans la réalité du moment, en revanche, plus tu te concentres sur ton expérience, et plus grande sera ta conscience de cette expérience, plus profonde est l'immersion et la connexion n'en sera que facilitée.
Alors, lâche ton téléphone, écoute les oiseaux, fais un feu dans un coin tranquille, sois attentif aux détails quand tu embrasses la personne que tu aimes, quand tu demandes à tes voisins des nouvelles de leur santé, quand tu traverses la rue, quand tu remplis la gamelle d'un chat ou que tu achètes des tomates, quand tu dis adieu à ton père ou à ta mère au crématorium...
Quand la situation devient floue, change de focale, tu ne peux pas changer de focale ? Alors n'en change pas.
"Je dois", ça n'existe pas, "il le faut", ça n'existe pas, simplement, j'essaie, je choisis.
Marche sous une pluie battante, les épaules bien droites, sois attentif aux détails... etc (...). P
ersonne ne fait grand cas de ce que tu as dit, ni du ton que tu as employé pour le dire, tous ces gens sont trop occupés à se prendre la tête sur ce qu'ils ont dit, eux, ou sur le ton qu'ils ont employé.
Même s'ils t'étrillent sur les réseaux sociaux, ils n'en veulent qu'à eux-même, et par ailleurs, ce n'est pas l'opinion des autres qui te définie, qu'est ce qui te définit alors? Cet instant précis, là, maintenant, lâche prise. "