...
Je prends tellement moins de temps pour saisir au quotidien et en photographies ce qui se vit, ce que je vis
et les déposer sur Immemory.
Voilà trois ans, je saisissais beaucoup les résonances intimes par l'image reçu, donné.
Depuis le tiers lieu l'Idiot est arrivé. www.lidiot.org
Il porte aussi des désirs personnels même s'il est le réceptacle des désirs de chacun.
Communiquer sur ce lieu, faire vivre la librairie, porter avec Ti le projet me permet moins de venir poser ici des bouts de moi.
Et mon activité professionnel aussi a pris un espace autre encore : www.laurentprum.com
avec notamment depuis octobre les enseignements de l'Ecole de Méditation.
Mais ça me manque de pouvoir oeuvrer en journal photo.
Et puis depuis un mois, dans les rencontres réels avec Calais, j'ai été saisi aussi.
Et c'est devenu un champs aussi nécessaire pour moi.
Alors oui poursuivre avec les manques, les nécessités.
Et même quand c'est grave, je crois moi aussi que j'écris avec de la légèreté.
Le texte de Christian Bobin glané tout à l'heure me redit cela.
"Je n’écris pas avec de l’encre. J’écris avec ma légèreté. Je ne sais si je me fais bien entendre : l’encre, je l’achète.
Mais la légèreté, il n’y a pas de magasin pour ça. Elle vient ou ne vient pas, c’est selon.
Et quand elle ne vient pas, elle est quand même là. Vous comprenez ? La légèreté elle est partout, dans l’insolente fraicheur des pluies d’été, sur les ailes d’un livre abandonné au bas d’un lit, dans la rumeur des cloches de monastère à l’heure des offices, une rumeur enfantine et vibrante, dans un prénom mille et mille fois murmuré comme on mâche un brin d’herbe, dans la fée d’une lumière au détour d’un virage sur les routes serpentines du Jura, dans la pauvreté tâtonnante des sonates de Schubert, dans la cérémonie de fermer lentement les volets sur le soir, dans la fine touche de bleu, bleu-pâle, bleu-violet, sur les paupières d’un nouveau-né, dans la douceur d’ouvrir une lettre attendue, en différant une seconde l’instant de la lire, dans le bruit des châtaignes explosant sur le sol et dans la maladresse d’un chien glissant sur un étang gelé, j’arrête là, la légèreté, vous voyez bien, elle est partout donnée. Et si en même temps elle est rare, d’une rareté incroyable, c’est qu’il nous manque l’art de recevoir, simplement recevoir ce qui nous est partout donné."
Christian BIBIN. LA folle allure