...
A quoi pensent-ils les exilés ?
A quoi pensent ils quand leur camp de fortune est détruit, saccagé ?
Ils sont dociles, s'éloignent puis reviennent et s'installent à nouveau.
Ils disent répètent : Police mauvaise.
Et s'assoient, corps sans effort, regardent les bâches arrachées délaissées
se baissent, ramassent et puis se réinstallent pour un jour, une autre nuit.
Parfois des étoiles jaillissent.
Et alors un éclat de rire aussi
...
(...)
Alors on redira encore formellement :
"Depuis que l'Etat français et les Etats européens ont décidé de contrôler leurs frontières pour en réserver le franchissement à une minorité, le tri s'est toujours opéré arbitrairement et les refoulements (les démantèlements de camps) avec violence.
Sur le territoire français, l'habillage juridique de la zone d'attente n'a pas fait cesser le règne de la police à la frontière. Systématiquement, les règles de droit se durcissent ou bien sont ouvertement ignorées ou mal appliquées, laissant aux "agents" de l'administration et de la police, une latitude immense pour trier, refouler, casser, abimer, enfermer les indésirables. Chaque fois que c'est nécessaire, la police a carte blanche"
in L'Etat contre les étrangers. Karine Parrot.
(avec quelques ajustements contextuels)