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"Dans nos sociétés contemporaines, la déliquescence de la reconnaissance mutuelle témoigne d’une perte de sens qui délite les liens d’appartenance. Seule une praxis de la reconnaissance peut proposer une approche pour la guérison des maladies de la reconnaissance. Reconnaissance mutuelle (avec sa part de gratitude et d’estime), reconnaissance de soi-même (qui autorise de pouvoir se raconter et de pouvoir agir) et reconnaissance par identification (que la promesse du lien favorise), jalonnent ce parcours nous permettant d’avoir accès à la connaissance.
« Le reconnaître devient la condition nécessaire du connaître »
Ce voyage vers la cocréation d’appartenances communes exige l’élaboration de nos propres deuils.
C’est cette migration entre deux mondes qui nous est offerte et que nous devons oser.
Elle n’est plus guerrière, elle est souriante et « nous permet de participer à la coconstruction d’appartenances bariolées, […] bigarrées où le croisement des cultures et des époques sera le berceau d’une solidarité au-delà du langage, d’une société dont l’orchestre infini des musiciens du verbe créera la symphonie, d’un avenir où les hommes, devenus magiciens du sens, jetteront un sort aux tragédies. »
Jean Claude Métraux. Migrations comme métaphore