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Calais, le 4 mars, dans l'après midi.
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Il faut raconter.
Voilà quelques jours un jeune garçon de 26 ans est mort là, pas loin, sur la voie ferrée.
Et aujourd'hui avec des pelleteuses, ils ont retourné pendant des heures toute la parcelle, brise lame de terre, obligeant les exilés pour rejoindre leurs tentes, à passer par... la voie ferrée.
(Et ils sont là, je le rappelle, parce qu'ils n'ont pas d'endroits à Calais où aller.)
Et dans quelques jours avec la pluie, la boue viendra tout recouvrir, leur peau, leur tente et leur drap.
La vie comme du plomb, un bâillon
Et Anaïs me dit qu'ils font ça, à chaque fois, quand quelqu'un meurt ici.
Que pensent t'ils effacer ?
Les exilés sont là et le resteront et un jour, comme tous les autres,
ils passeront dans un pays où l'hospitalité ne rime pas avec son parfait contraire.