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Il s'agit d'un geste et puis d'un autre.
Car ce qui fait corps ici, c'est le mouvement.
Le mouvement adressé.
Celui de Sacha qui vient d'arriver aujourd'hui à Calais, et qui face au miroir leur propose :
remettre des couleurs.
J'assiste à un moment d'une grande simplicité et donc forcément un moment hors norme,
Nous sommes à Calais et ici tout s'entrechoque, le meilleur (l'aide, le militantisme, la présence aimante, la spontanéité altruiste) comme le pire (la violence et la brutalité policière et politique).
Nous sommes à Calais et le dénuement du geste s'oppose frontalement aux obstacles.
Car les exilés pour la plupart "ne se laisse pas aller", l'identité physique n'est pas fardeau.
Rester beau c'est rester debout.
Et si tout échappe, il restera peut-être cela.
Des cheveux joyeusement colorés, décolorés.