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Rencontre au petit matin avec des militants du RELAIS JEUNES.
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Leur manifeste :
Nous prenons le Relais,
Nous, les jeunes, nous prenons le relais, parce que l’Humanité est engagée dans une effrayante course contre la montre, dans laquelle nous avons déjà pris trop de retard. Parce que notre modèle de société est à bout de souffle, et que nous tardons à esquisser les contours d’un monde nouveau.
Nous prenons le relais parce que, depuis des décennies déjà, scientifiques, activistes, et philosophes s’époumonent à nous mettre en garde. La façon dont nous habitons la planète n’est pas durable, et nous commençons tout juste à comprendre qu’elle n’est même pas souhaitable. Depuis un demi-siècle, la biodiversité s’effondre, nos forêts brûlent, nos océans se vident de poissons pour se remplir de plastique et nos glaciers fondent à mesure que les inégalités se creusent. Alors que les femmes doivent encore et encore se battre pour l’égalité, que des peuples entiers sont exploités au nom d’une consommation excessive et que les droits humains sont toujours bafoués partout sur Terre; alors que les lobbys privés éclipsent presque toujours l’intérêt général, que l’indépendance des médias et de la justice est mise à mal et que fake news et algorithmes pèsent plus que jamais sur le jeu politique, nos pseudos élites politico-financières s’enferment à double tour dans leur tour d’ivoire. Alors que nous fonçons droit sur l’iceberg, le capitaine regarde ailleurs et continue même à accélérer. Alors, la main tremblante, nous prenons la barre pour changer de cap, en espérant qu’il ne soit pas trop tard, que le naufrage puisse encore être évité.
Nous prenons le relais parce que, de gré ou de force, un nouvel horizon se lève, mais nos prédécesseurs n’arrivent pas à le voir. Comment leur en vouloir ? Depuis des décennies, des siècles même, ils ont été bercés par des contes de fée. À coup de panneaux publicitaires, on leur a fait croire en un consumérisme qui serait la clé du bonheur. On leur a fait croire en une croissance infinie, en un Humanisme qui élèverait l’Homme au statut de demi dieu, bien au-dessus de la Nature. Mais nous sommes la nature, et si nous continuons à la sacrifier sur l’autel d’un soi-disant progrès , nous mourrons avec elle.
Nous prenons le relais parce que les mythes d’hier se délient, et qu’il reste tout à faire pour que le monde ne se défasse. Partout dans le monde se lève une armée de jeunes prêts à écrire une nouvelle page de notre récit collectif. Un nouveau chapitre qui sera celui d’une sobriété heureuse, d’une modestie retrouvée, d’une solidarité renouvelée et de la reconnexion au vivant.
Nous avons déjà commencé. En troquant les grosses bagnoles pour nos vélos, en remplaçant les avocats venus du bout du monde par les légumes du coin, en apprenant à bricoler plutôt qu’à jeter, à recoudre plutôt qu’à acheter, en boycottant les multinationales qui font leur pain sur la misère des autres, en libérant la parole des femmes, des minorités, en apprenant des cultures jadis colonisées, en remettant du sens au coeur de nos vies, nous avons vu que tous nos gestes du quotidien pouvaient être un acte de résistance et une source de joie.
Nous prenons le relais parce que nous ne pouvons plus nous satisfaire de la politique des petits pas. En 2019, nous étions des millions de jeunes à manifester dans les rues pour exprimer nos angoisses, nos colères, notre désespoir et nos aspirations. Mais malgré tous nos efforts, les choses ne changent pas, et nos dirigeants politiques ne nous écoutent pas.
Nous prenons le relais parce que la démocratie est tout sauf une évidence et que si la citoyenneté offre des droits, elle vient aussi avec des devoirs. Il est aujourd’hui de notre devoir de nous mobiliser, face aux catastrophes en cours. Qui que vous soyez, quel que soit votre âge, nous vous appelons à vous mobiliser, car nous n’avons pas un quinquennat supplémentaire d’inaction climatique et sociale à gaspiller.
Nous prenons le relais parce que nous pouvons et nous devons faire de la politique à notre échelle. Parce que même si ça en fait partie, être citoyen ne se résume pas à voter une fois tous les 5 ans. À nous de nous organiser et de faire vivre un débat national de fond, loin des politiciens aux agendas court-termistes; à nous de faire comprendre que oui, “fin du monde et fin du mois, même combat !” ; à nous de rejoindre les milliers d’alternatives qui existent déjà, et d’en créer des milliers d’autres.
Partout en France, de jeunes militants, activistes et bénévoles se passent le témoin et prennent le relais pour donner du sens à leur vie, pour tisser du lien, pour faire autrement, pour esquisser les contours d’un monde respectueux des humains, du Vivant. Notre
monde.
Nous sommes prêts et nous prenons la relève.