...
C'est un lieu refuge, un refuge solidaire.
Dans la zone frontière, France-Italie.
C'est un lieu où Bachir, comme tant d'autres, est venu, le temps de quelques jours, se poser après sa traversée en montagne.
Depuis qu'il est arrivé, Bachir marche dans Briançon. Un soir je le croise, dos vouté. "Je rentre, je demande du travail dans les restaurants mon ami"
Bachir a vécu pendant tout un temps en Italie avant de sentir qu'il ne pouvait plus y rester. Bachir cuisine beaucoup et dans ces moments là, on sent tout le feu de la vie en lui. Il est reparti hier, en stop car il n'a plus d'argent, confiant pourtant. Tard hier quand il m'appelle de Grenoble, il me dit que le 115 n'a pas de place pour lui. Avec M. nous activons les réseaux militants pour qu'il puisse l'aider.
Sa nouvelle vie d'exilé, résister à nouveau.
...
"Si le monde vivant était avant tout une cathédrale, la guerre serait perdue.
Si le vivant est un feu, le problème se pose autrement : il est à notre mesure, pour peu que l'on se donne les leviers de la conscience et de la mobilisation.
Le problème devient désormais :
avant tout, comment protéger les braises ?
Défendre les braises du vivant partout autour de nous
C'est notre combat.
L'enjeu est de maintenir et recréer les conditions pour que ces braises reprennent..."
Baptiste Morizot.