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Refuge Briançon. JOUR 4.
Elle me raconte.
"On est parti d'Iran, il y a 4 mois. C'était dur.
Là bas, tu sais, on ne fait pas ce qu'on veut. Tu comprends ça ?
C'est de plus en plus compliqué. Pour moi ça va encore, je fais, (je faisais) des jolies choses sur les ongles.
Mon mari, lui revendait des voitures mais il cultivait aussi de bons légumes
Mais ma fille, est ce qu'elle va pouvoir faire ça, faire des choses belles pour nous les femmes,
ou vivre tout simplement, chanter, courir ?
Je voulais pas qu'elle vive comme un logiciel programmé par un ordinateur central.
Alors j'en parle à un ami et il me dit, je vais vous aider.
Partons !"
Ils sont arrivés avant hier au refuge, après avoir passé la frontière italienne dans la nuit,
par la montagne, froid blizzard et pas mal de peur.
Ils viennent déjà de repartir.
Entre temps, au refuge des sourires, des paroles comme des perles de chapelet,
des empoignades (anti coup de poignard), une forme d'amitié naissante
le sentiment du soutien, de l'envol à nouveau possible.
Oui, ici "le vent balance // tout doucement // le grand possible // d'un instant // dans les rémiges // du silence." (Thomas Vinau)
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