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Vent, nuit pluie. Sur le camps de Grande Synthe, on résiste plus fort encore pour que ce qui reste ne se déchire pas. J'ai pris du temps pour être avec les exilés au moment où il ne reste plus d'aidants associatifs sur place.
et c'est comme si un voile de tristesse et de solitude s'abattait alors comme si la boue devenait plus épaisse
Help4dunkerque plie son sytème douche
NoBorderMedic ne vient pas le mercredi
et la nuit grignote le paysage.
On répète à l'envie, Dublin Croatie, je ne peux pas, je ne peux pas
England, England.
Le parapluie tendu à bout de bras s'est retourné dix fois et ne protège plus.
Un manteau à sécher devant le feu.
J'attends Pierre et Pascaline.
Le camion rempli de couverture
La nuit s'étend encore.
Et au moment où ils arrivent, quelques choses vient
Avec eux, quelques arrivent de plus grand qu'eux
Certaines exilés sortent de leur tente ballotté détrempé viennent rejoindre le parking
D'autres passent à l'arrache par la clôture qu'il s'agit de faire plier.
On se met en file, on chahute, on sourit, on exagère.
Parce que c'est bien plus que des couvertures qu'ils emmènent mes deux amis.
(...)
Il y a quelques jours, Hana, une jeune femme exilés venue d'Érythrée et qui a décidé de ne plus risquer sa vie pour aller en Angleterre, m'a dit au détour d'un échange :
"On a connu tellement de violence, tellement de douleur, comme si l'Homme c'était le Mal
Alors à chaque fois que quelqu'un nous aide, nous accompagne, on croit à nouveau au bien
et c'est ça qui nous permet d'y croire encore et encore et d'avancer."