...
Ils ont marché, traversé la ville de Boulogne pour rejoindre la gare.
Ils ont tiré leur corps, ce corps affamé jusqu'au nouveau point de départ.
Souvent, après le choc, certains disent : "je renonce", "je pars en Allemagne, je pars en Belgique"
Mais qui voudra de moi ?
Souvent, après le choc, pas le temps de rien, pour tous les autres.
Une seule optique : rejoindre le camps, un pauvre abri, la boue les fourrées, quelques tentes
à Calais, à Grande Synthe.
Mais après le choc, le trou dans le ventre que fait la faim
Mains tendues pour avoir un peu.
Supplication.
Je suis toujours marqué par cette frénésie.
Toujours touché par la douceur patiente des citoyens du collectif Osmose
qui touchent les mains, les visages, qui écoutent, patiente, partage.
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"Comme c'est cruel
Chaque jour
On nous dit que la vie belle
S'écroule" (Valérie Rouzeau)
"Comme c'est encourageant
Chaque jour
On découvre que certains
tiennent à bout de bras
les murs porteurs" (Laurent Prum)
Car c'est bien de courage dont nous avons besoin.