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Parfois c'est ça qui se passe. On circule d'un lieu à l'autre dans le campement. On observe. On discute un peu, appareil photo à la main.
Eux, sont posé à l'entrée du terre-plein, ils se parlent, passent quelques appels téléphoniques, se taquinent, j'entends.
Et c'est eux qui m'interpellent et comme un uppercut : "t'es photographe, alors prends nous en photo"
Je m'exécute rapidement. Ensuite on parle d'équipe, de faire équipe, de s'appuyer sur l'autre, de le supporter, d'être son meilleur supporter, son propre supporter aussi, d'être des héros, des comédiens, des stars du star système des migrants team. On rit pas mal, politesse du désespoir. On se donne nos numéros pour récupérer les photos.
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