...
Dix sept heure ou presque mais depuis ce matin, l'attente.
Comme à chaque fois, une fenêtre s'ouvre, météo plus clémente, vague moins haute,
et les personnes en exil se mettent en route, pour la traversée, la première ou une de plus.
La Jungle de Grande Synthe s'est vidée. Ils sont partis dés hier, et à présent, ils sont là et on ne peine pas
à les imaginer, dunes, blockhaus, hangars et la mer qui se retire,
tensions.
Pas encore l'enfer, juste le purgatoire.
Ils n'attendent plus, ils espèrent seulement.
Voilà c'est tout ce que je parviens à dire
alors que chacun à son poste aidant, veille.
Demain dimanche, tôt chacun ira sur la route.
(...)
Je les revois en colonne d'un pas rapide, voilà quelques jours
passer devant moi, ne levant pas la tête, longues foulées pour
un point de rendez-vous, un point de passage.
Chaque nuit ici, aller au front.
(...)