..;
Sur les campements d'exilés de Wimereux, toi Guismo, tu viens parfois.
Tes reins te lâche, c'est C. qui me l'a dit, et tu vas peut-être mourir bientôt, Guismo.
Et puis ton âge, on n'en sait rien, parce tu as été recueilli, tu as une dizaine d'année probablement.
Et je te jure, dans tes yeux, on devine un peu ce que tu as dû vivre, Guismo.
J'aime bien répéter ton prénom, et je te regarde te déplacer au milieu des personnes exilées
même si dans la forêt, c'est mieux que tu ne t'égares pas.
C'est qu'ici, tu sais la vie est tellement rude.
Un jour, une personne exilée, éreintée m'a pris à partie : "vous traitez mieux vos animaux de compagnie, que nous"
Ce jour là, je suis resté silencieux, j'ai acquiescé, gêné.
Nous faisons partie de ce qui nous environne.
Nous sommes des relations, des trames tissés de trajectoires.
Partout visibles, invisibles, nous traçons des liens invisibles
entre boite de conserve et tessons de verre
Des coussinets ne s'accrocheront pas, Guismo
Parce que des humains ont décidé de prendre soin d'autres humains.
C'est aussi simple et aussi délirant que ça.
Chaque jour, dans ces campements, des citoyens viennent apporter soutien, thé, café, soins.
Dans ce campement à la frontière vers l'Angleterre avec toi Guismo
Nous avons aimé prendre du temps avec toi, avec eux
moment cathédrale.