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"Ce qui compte, c'est que quelqu'un aille sur le terrain et témoigne, photographie, documente.
Il faut pouvoir dire et montrer ce qui se passe, il faut que l'on voie et comprenne ce que des politiques produisent."
Je débute une nouvelle série qui cherche à saisir ressentis et vécus dans ces moments d'avant try.
Sur la route vers UK, des personnes en exil.
Oui, chaque nuit, aller vers. Saisir l'effroi intense masqué, travesti.
Saisir les corps, l'obscurité, les lumières, les rires, les douleurs
Les gestes automatiques, la vie contre la mort.
Ces contrastes d'existence, ces crépuscules.
Ce monde délirant.
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Cette nuit là, pour eux, ça fait huit fois déjà.
Plus encore pour certains.
Huit fois qu'ils s'approchent de la mer, montent dans le bateau parfois,
sont empêchés bien avant.
Huit fois de nuits de jours de marche de ventres qui se serrent
Huit fois de trop
L'épuisement, le découragement, la lassitude,
le chagrin
"Pire qu'en Turquie, ces fichus trente kilomètres de mer"
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Le titre Exil toujours recommencé emprunté à l'ouvrage de Didier Fassin et Anne Claire Defossez.